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LA QUALITE DE L'EAU MOBILISE LA PRESSE GRAND PUBLIC

Haro sur l'agriculture intensive

Un peu manichéen, LE VRAI PAPIER JOURNAL d'octobre ne voit qu'un remède à l'agriculture intensive qui a "fait faillite", le bio. Au milieu des Bourguignon, Rabhi, Pochon, Le Goff, Ferneix, La Prairie, et Berlan que le mensuel baptise les "french doctors du bio" se trouve le biochimiste Roger Durand . Pour ce "docteur en eau", l'eau qui risque de manquer ne doit pas être une marchandise mais un bien commun. Enseignant, il milite pour la création d'un Institut de l'eau et voudrait que l'aspect culturel de l'eau soit étudié. Sur un air de guerre, JONAS d'octobre titre "les pesticides attaquent". Sylvie Détoc de l'Ifen est assez alarmiste puisque "l'ensemble des cours d'eau testés est contaminé". Elle ose une question intéressante dans le mensuel, "faut-il poursuivre l'agriculture intensive sur certains secteurs sensibles, au détriment de la qualité de l'eau ?". L'atrazine se retrouve dans plus de la moitié des prélèvements effectués dans les cours d'eau, ou "pire" dans les eaux souterraines qu'on ne sait pas dépolluer, notent gravement LES ECHOS 1/10/01. C'est donc "au nom de la qualité de l'eau" que le ministre de l'agriculture a interdit l'atrazine.

L'eau polluée.

Titrant "Les méthodes agricoles altèrent la qualité de l'eau en France", LE MONDE 11/09/01 résume le rapport de 400 pages du commissariat général du Plan sur l'état de l'eau en France. Réduction des cheptels en zone d'élevage, développement de l'éco-conditionnalité des aides sont préconisés tandis qu'est regrettée l'absence d'une véritable police de l'eau. Anticipant sur la loi sur l'eau prochainement débattue au Parlement, le commissariat craint que les agriculteurs soient exonérés en partie de leur quote-part. LE MONDE 28/08/01 semble désolé de signaler que si la nappe phréatique de la Beauce est pleine, elle est "toujours aussi polluée". A cause des primes, la PAC de 1992 a "subventionné la pollution" considère le BRGM. Mais un accord entre tous les irrigants a permis de gérer l'eau. Un accord synonyme de révolution pour le journaliste. Alors que les élevages de porcs gagnent des départements comme la Champagne et la Côte d'Or, LE CANARD ENCHAINE 5/09/01 relève que "une trentaine de porcheries assaisonnent les nappes phréatiques façon cru classé".

La pollution prise à bras le corps en Bretagne

Depuis 1993, la pollution par les nitrates et les pesticides ne décroît pas en Bretagne malgré la "manne considérable de 1,5 milliards d'euros (hors les stations d'épuration) investie en 10 ans" constate L'USINE NOUVELLE 13/09/01. En fait, l'argent a servi à la mise aux normes des bâtiments alors que la maîtrise des épandages n'est pas parfaite. C'est "catastrophique pour l'une des premières destinations touristiques de l'Hexagone !" soutient LA CROIX 10/09/01. Le préfet du Finistère a fait un exemple en faisant abattre 148 porcs dans un élevage en infraction et le comité interministériel d'aménagement du territoire a prévu la création de brigades de police de l'eau. 20 fonctionnaires seront affectés à cette tâche. "Pour rattraper le temps perdu" et gérer les effluents nous dit L'USINE NOUVELLE , les éleveurs sont aidés des industriels tels que Coopagri ou Cooperl. La directive européenne contre la pollution des eaux par les nitrates entre dans sa seconde phase d'application. "La bataille de l'eau repart" prévient OUEST France 11/07/01. En effet, dans le grand Ouest, les Chambres d'Agriculture s'opposent aux plans de fumure compliqués et à la révision des valeurs des déjections. Selon AGRA PRESSE 21/09/01, la Cour des Comptes travaille sur la qualité de l'eau en Bretagne. En fait, il s'agit surtout de vérifier le bon emploi des fonds publics.

Fatales vendanges

Quand les eaux de rinçage et résidus de pressoirs arrivent dans les rivières, les poissons trépassent. En effet la législation n'impose rien aux domaines qui font moins de 66 000 bouteilles alors que les autres doivent se raccorder à une station d'épuration ou traiter eux-mêmes leurs rejets. LE POINT 28/09/01 évoque le cas de Beaune "qui a offert à ses vignerons et négociants un bijou ultramoderne conçu pour traiter la pollution de 110 000 habitants et financé, bien sûr, en partie par le contribuable". A ce propos, VITI d'octobre note que le concours de l'innovation de la foire de Chalons en Champagne a été remporté par la société Dumont environnement dont le procédé vise à un traitement aéré des effluents vinicoles en citerne souple ayant une capacité de 50 à 300 M3. Cette alternative, d'un investissement meilleur marché que la cuve béton, devrait séduire les petites et moyennes exploitations viticoles, note le mensuel spécialisé.

Le risque en santé publique

Le professeur Tubiana aux multiples casquettes dont celle de vice-président de l'Académie de médecine estime que "ce sont moins les produits qui sont coupables que l'usage qui en est fait, mais cela n'exonère pas les entreprises de leur responsabilité". Dans la revue RISQUES de juin, il revient sur un de ses sujets favoris, les nitrates. "Une norme très basse avait été établie en France et dans l'Union européenne à une époque où l'on craignait qu'ils provoquent certaines maladies graves chez les nourrissons ; on sait aujourd'hui que ces maladies ont d'autres causes, mais l'on n'ose pas réviser les normes (…) Cette situation favorise une angoisse qui a des effets nuisibles sur la santé et entraîne une surconsommation d'eaux minérales, dont plusieurs sont riches en sodium, beaucoup plus dangereux que les nitrates pour la santé de certains sujets". CA M'INTERESSE de septembre développe une idée neuve à propos des nitrates. Si en France la norme est de 50 mg par litre "une concentration de 100 mg par litre ne présente aucun danger" assure le magazine qui ajoute "une seule feuille de laitue contient autant de nitrates qu'un litre d'eau".